Vous pouvez changer grâce à la neuroplasticité

Votre cerveau est en chantier permanent.

C’est le credo d’un des plus grands neuroscientifiques français, Pierre-Marie Lledo.

Il explique que le propre de l’être humain est d’avoir un cerveau en constante évolution.

Est-ce que vous savez que moins de 10% de vos comportements sont innés ? Cela signifie donc que plus de 90 % de vos comportements sont acquis !

Par ailleurs, le mythe répandu comme quoi le cerveau est en construction jusqu’à l’âge de 20 ans, puis régresse en perdant des neurones sans pouvoir en acquérir est totalement faux ! Votre cerveau est réellement en chantier permanent.

Votre cerveau contient environ 86 milliards de neurone. Et vous en créez en permanence de nouveaux. Cette création de neurones s’appelle la neuro-genèse. A l’âge adulte, la création de cellules souches s’effectue à 2 endroits : l’hippocampe et la zone sous-ventriculaire. Ce sont dans ces 2 parties du cerveau que se trouve votre pouponnière à neurones !

Contrairement aux dents, aux os et aux muscles, le temps ne marque pas son empreinte sur le cerveau. Ainsi, un médecin légiste ne pourrait pas dater lors d’une autopsie l’âge de la victime en fonction de son cerveau.

En effet, quel que soit son âge, notre cerveau est toujours en devenir. C’est un éternel chantier qui peut produire à l’infini de nouveaux neurones pour fabriquer de nouvelles compétences.

En conséquence, vous avez la capacité de modifier votre cerveau et vos comportements à n’importe quel âge ! La génétique a très peu de prise sur votre cerveau. C’est surtout votre éducation et l’environnement dans lequel vous avez évolué qui ont fait ce que vous êtes aujourd’hui. Ce n’est donc pas une fatalité, et les clés de cette transformation sont dans vos mains.

Cela s’appelle la neuroplasticité.

Le propre de l’être humain est justement de naître incomplet et d’être en transformation permanente. Si vous prenez un cheval par exemple, dès qu’il va sortir du ventre de sa mère, il sera en capacité de trottiner. En effet, s’il ne l’était, il se serait déjà fait dévorer : c’est Darwin.

Mais ce n’est pas le cas du petit homme.

Je vais maintenant vous expliquer la genèse de cette particularité biologique.

Reprenons brièvement l’histoire de l’être humain, en remontant il y a 2 millions d’années. L’être humain s’appelait alors Homo Habilis. Son cerveau est alors bien moins gros que notre cerveau actuel.

A un moment de notre histoire, l’Homo Habilis devient bipède et invente ainsi la marche. Il s’appelle désormais l’Homo Erectus. Il décide alors de quitter son berceau natal africain pour explorer de nouvelles contrées.

Il va alors découvrir le monde et se retrouver confronter à des problèmes bien plus complexes. Il va devoir ainsi s’adapter à de nouveaux environnements. La taille de son cerveau va donc augmenter.

L’invention de la marche a été un bouleversement pour l’être humain. Car son corps a évolué pour s’adapter à la bipédie et à ces déplacements : les jambes et le bassin, mais aussi la colonne vertébrale, les pieds, les chevilles et le crâne.

Le pied perd sa capacité préhensile, le gros orteil s’aligne avec les autres doigts, ce qui le conduit à supporter le poids du corps pendant la marche et aide à la locomotion.

En étant debout, l’homme acquiert des fesses.

La colonne vertébrale se courbe en deux endroits. L’attache du crâne se déplace pour permettre une position horizontale de la tête.

En bref, la bipédie provoque un bouleversement profond pour le corps de l’Homo Erectus.

Dans ce bouleversement, le changement principal a concerné les os du bassin. Avec la station verticale, le bassin supérieur devient plus large et évasé. Le bassin ne s’évase cependant que dans sa partie supérieure ; l’articulation de la hanche devant au contraire rester sur un plan vertical, pour conserver une amplitude suffisante aux mouvements du fémur et ne pas gêner le mouvement de marche normal.

Le petit bassin devient alors soumis à des exigences contradictoires : pour faciliter la marche, il doit être le plus étroit possible, afin de mettre l’articulation des fémurs à l’aplomb du centre de gravité du corps, mais il doit en même temps rester suffisamment large pour permettre le passage du fœtus pendant l’accouchement.

En résumé, le bassin s’est rétréci pour être plus efficace dans la pratique de la marche, mais de manière limitée pour pouvoir permettre l’accouchement.

Ces contraintes ont eu des effets significatifs sur le processus de mise au monde, qui est devenu beaucoup plus difficile chez l’être humain que chez les autres primates.

Le petit diamètre du canal de naissance devient un obstacle à l’augmentation régulière de la taille du cerveau chez les premiers humains, provoquant un raccourcissement de la période de gestation, et donc un accouchement précoce donnant naissance à des enfants immatures.

En effet, la conséquence a été que la femme a été obligée d’accoucher plus tôt qu’auparavant afin de pouvoir laisser passer la tête du nouveau-né avant que celle-ci ne soit trop grosse.

Les nouveaux nés ont donc été expulsés du corps de leur mère à partir de ce moment sans être totalement fini.

Le modèle de neuro-développement postnatal du cerveau humain diffère donc de celui des autres grands singes. Simplement car nous sommes nés non finis. Cette caractéristique entraîne une longue période d’acquisition du langage et d’apprentissage social chez les enfants humains.

Contrairement au cerveau du singe qui est quasiment achevé à sa naissance ou plutôt 3 mois après sa naissance, celui de l’être humain poursuit son évolution. Et ceci tout au long de sa vie.

Alors que le singe est frappé d’un déterminisme génétique, l’être humain n’a que 10 % de ses comportements qui sont innés tandis que 90 % sont acquis au cours de son existence. L’être humain est donc frappé de déterminisme social.

Avez-vous bien entendu ? C’est la bipédie provoquant un rétrécissement du bassin qui a conduit à ce que les petits des êtres humains naissent non finis. Et c’est la base du chantier permanent se déroulant dans notre cerveau.

Incroyable, n’est-ce pas !?

La conclusion est donc que votre cerveau est en chantier permanent. Vous pouvez donc vous transformer, il n’y a aucune fatalité.

Vous pouvez donc réellement changer, changer votre vie pour une vie meilleure pour vous, moins fatigué, moins stressé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
14 ⁄ 2 =