Mettez ce qui est important pour vous au centre de vos journées

Imaginez que vous vous trouvez aux Urgences.

Trouveriez-vous normal que cela soit le dernier patient arrivé qui passe en premier ou celui qui parle le plus fort, ou celui qui a le statut social le plus élevé ?

J’anticipe votre réponse… je pense que vous attendriez à ce que cela soit le patient qui a la pathologie la plus grave, c’est-à-dire le cas le plus important.

Je vais revenir à cet exemple des Urgences, mais regardons ensemble d’abord la définition de l’urgence pour comprendre à quel point nous avons dévoyé ce mot.

Urgence : caractère de ce qui ne souffre aucun retard. Situation qui peut entraîner un préjudice irréparable s’il n’y est porté remède dans un bref délai.

Est-ce que la réponse aux emails mentionnés plus haut ne souffre d’aucun retard ? Non.

Est-ce que cela entraînerait un préjudice irréparable ? Pas du tout.

Nos fausses urgences du quotidien sont nombreuses : nous avons parlé des emails, mais c’est également les coups de téléphone, SMS et autres notifications d’information ; ce sont aussi les autres, votre collègue qui vous pose souvent des questions, les demandes de votre patron, des clients pressés… Ce sont également des rendez-vous mal placés, des dates de production acceptées de manière trop serrée.

Maintenant, relisons la définition de ce qui est important

C’est ce qui importe, qui est majeur, conséquent, considérable ou d’un grand intérêt.

L’important est une situation ou une chose dont la place, le rôle, l’intérêt ou les conséquences possibles sont considérables.

Dans la plupart des cas, répondre à votre collègue, traiter un email ou courir pour vous rendre à une réunion mal placée ne relève pas de cette définition.

Remettre un engagement dans les délais, faire réparer le robinet qui fuit, sont des éléments importants.

L’important n’est pas forcément quelque chose qui va changer la face du monde. Cela doit être un élément essentiel pour vous, mais pas nécessairement pour le monde entier.

Ce n’est pas forcément un livrable tangible. Passer du temps avec votre famille, parler avec ses amis, faire du sport, marcher dans la nature peuvent être importants pour vous.

L’important est ce qui vous apporte un intérêt particulier, un bien être, ou qui contribue à votre épanouissement.

L’important est ce qui est constitutif de l’atteinte de vos objectifs de vie.

Revenons à notre exemple, dans les urgences des hôpitaux, savoir quels sont les patients « importants » des autres est crucial pour gérer le flux d’urgences.

Quand un patient est accueilli aux Urgences, il est vu par une infirmière qui détermine son degré de gravité. C’est ce qu’on appelle le tri.

Comment se déroule cette procédure très codifiée ?

Le triage est l’étape cruciale dans l’organisation des Urgences. Pendant au moins dix minutes, l’infirmière dite « organisatrice de l’accueil » soumet chaque patient arrivé à un interrogatoire : quel est le motif de consultation, quel est le niveau de douleur, quels sont les antécédents et les traitements…

L’infirmière prend également les constantes du patient : pouls, tension, saturation en oxygène… Elle peut même parfois faire un électrocardiogramme. À partir de cet examen rapide, l’infirmière classe le patient selon deux notions : la gravité de son cas et sa stabilité.

L’infirmière affecte alors une couleur et un degré au patient selon une échelle de cinq grades, dont dépendra la rapidité de sa prise en charge. Cette méthode de tri est désormais standardisée dans les Urgences. Elle permet ainsi de réduire les délais d’attente et de mieux gérer les flux.

Vous devez donc transposer cette situation dans votre cas personnel, pour ne pas laisser le dernier à vous avoir parler, celui qui est le plus assertif ou votre chef vous imposer vos urgences.

Lorsque vous avez une urgence à gérer, imaginez-vous aux Urgences en train de décider de quel patient doit profiter de vos soins en premier !

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